21 Juin Stop Motion Vidéo
Stop Motion Vidéo :
1 image après l’autre et… on recommence …
Le stop-motion, également nommé animation en volume, est un procédé technique d’animation presque aussi ancien que le cinéma puisque l’on date sa création à l’année 1906. Exactement comme le dessin animé traditionnel, sur celluloïd donc, il consiste à donner l’illusion que des objets – ici physiques et en volume donc – s’animent et prennent littéralement vie en réalisant autant de prises de vue fixes que de changement d’états et/ou d’emplacements des dits objets. De même toujours que pour le dessin animé, plus le nombre d’états et donc de prises de vue par seconde est élevé plus la fluidité et l’effet obtenu semblent « réaliste ». On rappelle ici que 24 images par seconde offre par rémanence rétinienne une fluidité proche de celle que nos yeux perçoivent au quotidien.
Bien entendu, si vous couplez aux modifications d’états et aux déplacements du ou des objets filmés des mouvements de caméra, le procédé devient alors très technique puisqu’il va également nécessiter que les déplacements de la caméra ou de l’appareil photo numérique reproduisent cette même fluidité pour offrir des travellings et des panoramiques, voire les 2 combinés, sans à-coup et restituant l’illusion d’un mouvement réalisé en une prise de vue continue, ce alors qu’il s’agit en réalité de la succession de multiples positions.
Le Stop Motion Vidéo, une technique d’animation à la croisée de 2 savoir-faire
Le stop motion vidéo fait donc appel à deux savoir-faire ici totalement indissociables : la prise de vues bien sûr mais également la modélisation physique des objets. Car ces objets peuvent bien entendu figurer des personnages à figures humaines, anthropomorphiques ou relevant des contes et légendes, soit le bestiaire infini du fantastique. Cette seconde expertise incombe donc à des techniciens hommes et femmes provenant de formations artistiques exclusivement manuelles et parfois rares : marionnettistes, sculpteurs, modeleurs de composés souples : argile, pâte à modeler.
Si pour un historique et un tour d’horizon complet, nous invitons d’emblée à consulter l’excellente page Wikipedia consacrée à l’animation en volume, nous ne pouvons ici faire l’impasse sur les deux âges d’or du stop motion.
Lorsque le Stop Motion Vidéo régnait en maître
Le premier se réfère à la production cinéma et plus particulièrement à un homme, aujourd’hui encore considéré à juste titre comme la figure tutélaire la plus emblématique du procédé. Il s’agit du concepteur d’effets spéciaux Ray Harryausen. Il n’est certes pas le premier à y avoir eu recours puisque Willis O’Brien, son mentor et même son tuteur, avait déjà fait sensation dès les années 1920 avec Le Monde Perdu puis le 1er King Kong – mais c’est indéniablement celui qui a le plus popularisé le procédé au point qu’il devienne presque un genre cinématographique en soi. C’était à l’orée des années 50 et son travail a fait référence jusqu’au tout début des années 80, avant la révolution numérique.
Le second incombe lui à la télévision et plus particulièrement aux programmes jeunesse produits en Europe durant les années 70 et 80 avec des séries telles que Le Manège Enchanté ou encore les très psychédéliques Chapi Chapo et Mio Mao. Une raison toute simple à cela : l’animation en volume produit un rendu absolument unique, auquel les plus jeunes mais également ceux qui auront su conserver leur « âme d’enfant » sont particulièrement sensibles. On parle même ici, et le mot n’est pas usurpé, d’une forme de poésie visuelle.
Avec l’avènement des technologies numériques, le stop motion a pratiquement disparu de la palette des effets spéciaux au cinéma et à la télévision : les monstres et autres créatures mais même certains acteurs disparus sont dorénavant composés de pixels. Parmi les plus « récentes » séquences réalisées en animation en volume on note le final du premier Terminator – James Cameron, 1984 – et un robot surarmé qui perd le contrôle dans Robocop – Paul Verhoeven,1987. Les deux d’ailleurs sont l’oeuvre du même et légendaire technicien Phil Tippett.
Un certain charme désuet a disparu au profit d’un réalisme visuel de plus en plus prononcé, avec à la clé des économies et des gains de temps conséquents sur la production des projets. L’image de synthèse, l’animation numérique en 3D donc, s’est naturellement imposée pour devenir la norme des effets spéciaux, qu’il s’agisse de personnages et/ou de décors.
Persistance et avenir du Stop Motion Vidéo
Pour autant l’animation en volume n’a pas totalement disparu. Elle est devenue un véritable marché de niche avec quelques studios perpétuant le procédé en l’enrichissant sans cesse de perfectionnements qui relèvent d’une forme d’artisanat rare et donc précieux. Ils satisfont à une demande visant une démarche esthétique renouant justement avec le charme désuet évoqué ci avant. En effet, quand bien même il est dans l’absolu possible de restituer tout type de matière et texture via l’image de synthèse, et donc la pâte à modeler pour ne citer que cet exemple, l’animation en volume offre toujours un rendu inimitable. L’œil humain ne s’y trompe pas et perçoit qu’il a bien à faire à de véritables objets comme animés d’une vie propre et c’est cette magie qui explique la persistance de ces savoir-faire, même s’ils sont l’œuvre de moins d’une centaine de technicien dans le monde.
Ces studios parmi lesquels l’anglais Aardman et l’américain Laika produisent des formats fictionnels : long-métrages et séries pour la télévision mais interviennent également sur des « films de commande » dont des spots publicitaires tels que celui ci-dessous commandité par la BBC lors des fêtes de Noël 2018.
Le film corporate peut également y avoir recours, notamment si l’on souhaite traduire une intention, une ambiance ludique voire enfantine lorsque le propos et les cibles s’y prêtent. Comme ici la société Eurotunnel – depuis devenue Getlink – qui a obtenu l’autorisation de Playmobil pour la production d’un film en stop motion à l’occasion d’une opération destinée aux enfants passagers du Shuttle.
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